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Sunday, August 30, 2020

Voitures électriques, une deuxième usine de batteries pourrait être construite en France - Journal La Croix

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Alors que, du fait de la crise, le marché automobile français devrait chuter d’environ 20 à 25 %, la voiture électrique s’affirme. Sur les sept premiers mois de l’année, la Renault Zoe est devenue la voiture électrique la plus vendue en Europe, devant la Model 3 de Tesla.

Belle pénétration de l’électrique en Europe

« Les constructeurs français, qui n’avaient pas le choix en raison des normes contraignantes, sont bien au rendez-vous », se réjouit Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA), qui réunit les acteurs de la filière. Les véhicules électriques représentaient environ 2 % des ventes en 2019. « Les véhicules électrifiés, incluant les hybrides rechargeables qui marchent bien aussi, pourraient atteindre 10 % du marché dès cette année », relève Éric Champarnaud, du cabinet C-Ways.

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La PFA plaide pour que les aides publiques, qui ont dynamisé le marché, soient maintenues. « Au premier semestre, il s’est vendu plus de voitures électriques en Europe qu’en Chine, où l’arrêt des aides a fait baisser leur part », reprend Éric Champarnaud. Le gouvernement français, disposé à aider le secteur, a maintes fois rappelé son exigence que cette gigantesque mutation soit une opportunité pour produire de nouveau en France, après que l’assemblage des petits modèles a fui, ces dernières années, l’Hexagone.

1,6 milliard d’euros d’investissement

Après les annonces de Total et de PSA, en début d’année, de construire une première usine de batteries dans le nord de la France, un nouveau projet pourrait voir le jour dans le pays. Une jeune société, Verkor, installée à Grenoble, travaille actuellement sur le sujet, avec à la clé 1,6 milliard d’euros d’investissement et la création de 2 000 emplois directs.

Même Cadillac se convertit à l’électrique

Le projet a reçu le soutien de Schneider Electric, du promoteur d’immobilier d’entreprise Idec, et d’InnoEnergy, la société d’investissement initiée par la Commission européenne pour piloter la création d’un « Airbus des batteries ». Le dossier est aussi suivi de près par le gouvernement, qui devrait aussi participer au financement.

Cette « méga usine » s’étendant sur près de 200 hectares, mais dont la localisation n’a pas encore été choisie, pourrait voir le jour en 2023. Elle disposerait d’une capacité initiale de 16 GWh, permettant d’équiper entre 250 000 et 300 000 voitures par an.

Produire localement

« D’ici à 2030, il y a de la place pour une vingtaine d’usines de batteries en Europe », explique Benoît Lemaignan, le président du directoire de Verkor, ancien patron de Waga Energy, un fabricant de petites installations de biométhane. « On s’est fixé un objectif d’un million de véhicules électrifiés dans le parc en 2022, reprend Marc Mortureux. En 2030, ce pourrait être six à sept millions ».

« Il y a une vraie logique à produire à grande échelle des batteries à proximité des lieux de consommation », souligne Benoît Lemaignan, en rappelant que beaucoup de constructeurs asiatiques cherchent actuellement à investir en Europe. Selon lui, les handicaps classiques de compétitivité ne se posent pas. « Le coût de main-d’œuvre dans une batterie est de 5 à 7 %, soit équivalent au coût de transport si on la fait venir d’Asie », explique-t-il. Une localisation du site en France permettrait de diviser par quatre l’empreinte carbone des batteries, par rapport à celle fabriquée en Chine.

Des marges d’amélioration dans les technologies actuelles

Le principal obstacle est à chercher dans la qualité des produits dans une industrie somme toute naissante. « Tout est encore à faire dans la mise au point des processus de production en introduisant de l’intelligence artificielle. La fabrication de batteries est un métier de cuisine et il ne suffit pas d’avoir la recette », note Benoît Lemaignan. À titre d’exemple, l’usine montée dans le Nevada par Tesla et Panasonic a nécessité plus de cinq ans avant d’obtenir un niveau de qualité correct.

Les ingénieurs de Verkor comptent sur l’appui technologique de Schneider Electric, spécialiste reconnu dans la numérisation de l’industrie. Mais à la différence de Saft, la filiale de Total, qui travaille sur une prochaine génération de batteries, dite « électronique solide », les promoteurs de ce nouveau projet se positionnent sur les technologies actuelles, qui affichent, selon eux, des marges encore importantes d’amélioration.

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« Nous sommes là pour alimenter le marché. Notre concurrent n’est pas Total mais les porte-conteneurs géants remplis de batteries qui arrivent en Europe », affirme le président du directoire de Verkor, en s’appuyant sur l’exemple du suédois Northvolt, cette jeune PME fondée en 2016 par deux anciens de Tesla, qui est en train de construire une usine dans le nord de la Suède.

Elle vient de signer un important contrat de fourniture avec BMW après que Volkswagen a pris l’an dernier 20 % de son capital. Verkor reste quant à elle discrète sur ses discussions avec les constructeurs.




August 30, 2020 at 03:58PM
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